(法)贝洛:睡美人[童话故事]

文章作者 100test 发表时间 2007:09:25 13:11:27
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Il était une fois un Roi et une Reine, qui étaient si fachés de navoir point denfants, si fachés quon ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde. voeux, pèlerinages, menues dévotions, tout fut mis en oeuvre, et rien ny faisait. Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha dune fille: on fit un beau Baptême. on donna pour Marraines à la petite Princesse toutes les Fées quon p?t trouver dans le Pays (il sen trouva sept), afin que chacune delles lui faisant un don, comme cétait la coutume des Fées en ce temps-là, la Princesse e?t par ce moyen toutes les perfections imaginables. Après les cérémonies du Baptême toute la compagnie revint au Palais du Roi, où il y avait un grand festin pour les Fées. On mit devant chacune delles un couvert magnifique, avec un étui dor massif, où il y avait une cuiller, une fourchette, et un couteau de fin or, garni de diamants et de rubis. Mais comme chacun prenait sa place à table, on vit entrer une vieille Fée quon navait point priée parce quil y avait plus de cinquante ans quelle nétait sortie dune Tour et quon la croyait morte, ou enchantée. Le Roi lui fit donner un couvert, mais il ny eut pas moyen de lui donner un étui dor massif, comme aux autres, parce que lon nen avait fait faire que sept pour les sept Fées. La vieille crut quon la méprisait, et grommela quelques menaces entre ses dents. Une des jeunes Fées qui se trouva auprès delle lentendit, et jugeant quelle pourrait donner quelque facheux don à la petite Princesse, alla dès quon fut sorti de table se cacher derrière la tapisserie, afin de parler la dernière, et de pouvoir réparer autant quil lui serait possible le mal que la vieille aurait fait. Cependant les Fées commencèrent à faire leurs dons à la Princesse. La plus jeune lui donna pour don quelle serait la plus belle personne du monde, celle daprès quelle aurait de lesprit comme un Ange, la troisième quelle aurait une grace admirable à tout ce quelle ferait, la quatrième quelle danserait parfaitement bien, la cinquième quelle chanterait comme un Rossignol, et la sixième quelle jouerait de toutes sortes dinstruments dans la dernière perfection. Le rang de la vieille Fée étant venu, elle dit, en branlant la tête encore plus de dépit que de vieillesse, que la Princesse se percerait la main dun fuseau, et quelle en mourrait. Ce terrible don fit frémir toute la compagnie, et il ny e?t personne qui ne pleurat. Dans ce moment la jeune Fée sortit de derrière la tapisserie, et dit tout haut ces paroles: "Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fille nen mourra pas. il est vrai que je nai pas assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main dun fuseau. mais au lieu den mourir, elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils dun Roi viendra la réveiller." Le Roi, pour tacher déviter le malheur annoncé par la vieille, fit publier aussit?t un Edit, par lequel il défendait à toutes personnes de filer au fuseau, ni davoir des fuseaux chez soi sur peine de la vie. Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine étant allés à une de leurs Maisons de plaisance, il arriva que la jeune Princesse courant un jour dans le Chateau, et montant de chambre en chambre, alla jusquau haut dun donjon dans un petit galetas, où une bonne Vieille était seule à filer sa quenouille. Cette bonne femme navait point oui parler des défenses que le Roi avait faites de filer au fuseau. "Que faites-vous là, ma bonne femme? dit la Princesse. - Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas. - Ah! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous? donnez-moi que je voie si jen ferais bien autant." Elle neut pas plus t?t pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que dailleurs lArrêt des Fées lordonnait ainsi, elle sen per?a la main, et tomba évanouie. La bonne vieille, bien embarrassée, crie au secours: on vient de tous c?tés, on jette de leau au visage de la Princesse, on la délace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les temples avec de leau de la Reine de Hongrie. mais rien ne la faisait revenir. Alors le Roi, qui était monté au bruit, se souvint de la prédiction des Fées, et jugeant bien quil fallait que cela arrivat, puisque les Fées lavaient dit, fit mettre la Princesse dans le plus bel appartement du Palais, sur un lit en broderie dor et dargent. On e?t dit dun Ange, tant elle était belle. car son évanouissement navait pas ?té les couleurs vives de son teint: ses joues étaient incarnates, et ses lèvres comme du corail. elle avait seulement les yeux fermés, mais on lentendait respirer doucement, ce qui faisait voir quelle nétait pas morte. Le Roi ordonna quon la laissat dormir en repos, jusquà ce que son heure de se réveiller f?t venue. La bonne Fée qui lui avait sauvé la vie, en la condamnant à dormir cent ans, était dans le Royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là, lorsque laccident arriva à la Princesse. mais elle en fut avertie en un instant par un petit Nain, qui avait des bottes de sept lieues (cétait des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues dune seule enjambée). La Fée partit aussit?t, et on la vit au bout dune heure arriver dans un chariot tout de feu, tra?né par des dragons. Le Roi lui alla présenter la main à la descente du chariot. Elle approuva tout ce quil avait fait. mais comme elle était grandement prévoyante, elle pensa que quand la Princesse viendrait à se réveiller, elle serait bien embarrassée toute seule dans ce vieux Chateau: voici ce quelle fit. Elle toucha de sa baguette tout ce qui était dans ce Chateau (hors le Roi et la Reine), Gouvernantes, Filles dHonneur, Femmes de Chambre, Gentilshommes, Officier, Ma?tres dH?tel, Cuisiniers, Marmitons, Galopins, Gardes, Suisses, Pages, Valets de pied. elle toucha aussi tous les chevaux qui étaient dans les Ecuries, avec les Palefreniers, les gros matins de basse-cour, de la petite Pouffe, petite chienne de la Princesse, qui était auprès delle sur son lit. Dès quelle les eut touchés, ils sendormirent tous, pour ne se réveiller quen même temps que leur Ma?tresse, afin dêtre tout prêts à le servir quand elle en aurait besoin. les broches mêmes qui étaient au feu toutes pleines de perdrix et de faisans sendormirent, et le feu aussi. Tout cela se fit en un moment. les Fées nétaient pas longues à leur besogne. Alors le Roi et la Reine, après avoir baisé leur chère enfant sans quelle séveillat, sortirent du Chateau, et firent publier des défenses à qui que ce soit den approcher. Ces défenses nétaient pas nécessaires, car il cr?t dans un quart dheure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et dépines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme ny aurait pu passer: en sorte quon ne voyait plus que le haut des Tours du Chateau, encore nétait-ce que de bien loin. On ne douta point que la Fée ne?t encore fait là un tour de son métier, afin que la Princesse, pendant quelle dormirait, ne?t rien à craindre des Curieux.

Au bout de cent ans, le Fils du Roi qui régnait alors, et qui était dune autre famille que la Princesse endormie, étant allé à la chasse de ce c?té-là, demanda ce que cétait que des Tours quil voyait au-dessus dun grand bois fort épais. chacun lui répondit selon quil en avait ou? parler. Les uns disaient que cétait un vieux Chateau où il revenait des Esprits. les autres que tous les Sorciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion était quun Ogre y demeurait, et que là il emportait tous les enfants quil pouvait attraper, pour les pouvoir manger à son aise, et sans quon le p?t suivre, ayant seul le pouvoir de se faire un passage au travers du bois. Le Prince ne savait quen croire, lorsquun vieux Paysan prit la parole, et lui dit: "Mon Prince, il y a plus de cinquante ans que jai ou? dire à mon père quil y avait dans ce Chateau une Princesse, la plus belle du monde. quelle y devait dormir cent ans, et quelle serait réveillée par le fils dun Roi, à qui elle était réservée." Le jeune Prince, à ce discours, se sentit tout de feu. il crut sans balancer quil mettrait fin à un si belle aventure. et poussé par lamour et par la gloire, il résolut de voir sur-le-champ ce qui en était. A peine savan?a-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces épines sécartèrent delles-mêmes pour le laisser passer: il marche vers le Chateau quil voyait au bout dune grande avenue où il entra, et ce qui le surprit un peu, il vit que personne de ses gens ne lavait pu suivre, parce que les arbres sétaient rapprochés dès quil avait été passé. Il ne laissa pas de continuer son chemin: un Prince jeune et amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande avant-cour où tout ce quil vit dabord était capable de le glacer de crainte: cétait un silence affreux, limage de la mort sy présentait partout, et ce nétait que des corps étendus dhommes et danimaux, qui paraissaient morts. Il reconnut pourtant bien au nez bourgeonné et à la face vermeille des Suisses, quils nétaient quendormis, et leurs tasses où il y avait encore quelques gouttes de vin montraient assez quils sétaient endormis en buvant. Il passe une grande cour pavée de marbre, il monte lescalier, il entre dans la salle des Gardes qui étaient rangés en haie, la carabine sur lépaule, et ronflants de leur mieux. Il traverse plusieurs chambres pleines de Gentilshommes et de Dames, dormants tous, les uns debout, les autres assis. il entre dans une chambre toute dorée, et il vit sur un lit, dont les rideaux étaient ouverts de tous c?tés, le plus beau spectacle quil e?t jamais vu: une Princesse qui paraissait avoir quinze ou seize ans, et dont léclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin. Il sapprocha en tremblant et en admirant, et se mit à genoux auprès delle. Alors comme la fin de lenchantement était venue, la Princesse séveilla. et le regardant avec des yeux plus tendres quune première vue ne semblait le permettre: "Est-ce vous, mon Prince? lui dit-elle, vous vous êtes bien fait attendre." Le Prince charmé de ces paroles, et plus encore de la manière dont elles étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance. il lassura quil laimait plus que lui-même. Ses discours furent mal rangés, ils en plurent davantage. peu déloquence, beaucoup damour. Il était plus embarrassé quelle, et lon ne doit pas sen étonner. elle avait eu le temps de songer à ce quelle aurait à lui dire, car il y a apparence (lHistoire nen dit pourtant rien) que la bonne Fée, pendant un si long sommeil, lui avait procuré le plaisir des songes agréables. Enfin il y avait quatre heures quils se parlaient, et ils ne sétaient pas encore dit la moitié des choses quils avaient à se dire.


Cependant tout le Palais sétait réveillé avec la Princesse. chacun songeait à faire sa charge, et comme ils nétaient pas tous amoureux, ils mouraient de faim. la Dame dhonneur, pressée comme les autres, simpatienta, et dit tout haut à la Princesse que la viande était servie. Le Prince aida à la Princesse à se lever. elle était tout habillée et fort magnifiquement. mais il se garda bien de lui dire quelle était habillée comme ma mère-grand, et quelle avait un collet monté. elle nen était pas moins belle. Ils passèrent dans un Salon de miroirs, et y soupèrent, servis par les Officiers de la Princesse. les Violons et les Hautbois jouèrent de vieilles pièces, mais excellentes, quoiquil y e?t près de cent ans quon ne les jouat plus. et après soupé, sans perdre de temps, le grand Aum?nier les maria dans la Chapelle du Chateau, et la Dame dhonneur leur tira le rideau: ils dormirent peu, la Princesse nen avait pas grand besoin, et le Prince la quitta dès le matin pour retourner à la Ville, où son Père devait être en peine de lui. Le Prince lui dit quen chassant il sétait perdu dans la forêt, et quil avait couché dans la hutte dun Charbonnier, qui lui avait fait manger du pain noir et du fromage. Le Roi son père, qui était bon homme, le crut, mais sa Mère nen fut pas bien persuadée, et voyant quil allait presque tous les jours à la chasse, et quil avait toujours une raison en main pour sexcuser, quand il avait couché deux ou trois nuits dehors, elle ne douta plus quil ne?t quelque amourette: car il vécut avec la Princesse plus de deux ans entiers, et en eut deux enfants, dont le premier, qui fut une fille, fut nommée lAurore, et le second un fils, quon nomma le Jour, parce quil paraissait encore plus beau que sa soeur. La Reine dit plusieurs fois à son fils, pour le faire expliquer, quil fallait se contenter dans la vie, mais il nosa jamais se fier à elle de son secret. il la craignait quoiquil laimat, car elle était de race Ogresse, et le Roi ne lavait épousée quà cause de ses grands biens. on disait même tout bas à la Cour quelle avait les inclinations des Ogres, et quen voyant passer de petits enfants, elle avait toutes les peines du monde à se retenir de se jeter sur eux. ainsi le Prince ne voulut jamais rien dire. Mais quand le Roi fut mort, ce qui arriva au bout de deux ans, et quil se vit le ma?tre, il déclara publiquement son Mariage, et alla en grande cérémonie quérir la Reine sa femme dans son Chateau. On lui fit une entrée magnifique dans la Ville Capitale, où elle entra au milieu de ses deux enfants. Quelque temps après le Roi alla faire la guerre à lEmpereur Cantalabutte son voisin. Il laissa la Régence du Royaume à la Reine sa mère, et lui recommanda fort sa femme et ses enfants: il devait être à la guerre tout lEté, et dès quil fut parti, la Reine-Mère envoya sa Bru et ses enfants à une maison de campagne dans les bois, pour pouvoir plus aisément assouvir son horrible envie. Elle y alla quelques jours après, et dit un soir à son Ma?tre dH?tel: "Je veux manger demain à mon d?ner la petite Aurore. - Ah! Madame, dit le Ma?tre dH?tel. - Je le veux, dit la Reine (et elle le dit dun ton dOgresse qui a envie de manger de la chair fra?che), et je la veux manger à la Sauce-robert." Ce pauvre homme voyant bien quil ne fallait pas se jouer à une Ogresse, prit son grand couteau, et monta à la chambre de la petite Aurore: elle avait pour lors quatre ans, et vint en sautant et en riant se jeter à son col, et lui demander du bonbon. Il se mit à pleurer, le couteau lui tomba des mains, et il alla dans la basse-cour couper la gorge à un petit agneau, et lui fit une si bonne sauce que sa Ma?tresse lassura quelle navait jamais rien mangé de si bon. Il avait emporté en même temps la petite Aurore, et lavait donnée à sa femme pour la cacher dans le logement quelle avait au fond de la basse-cour. Huit jours après la méchante Reine dit à son Ma?tre dH?tel: "Je veux manger à mon souper le petit Jour." Il ne répliqua pas, résolu de la tromper comme lautre fois. il alla chercher le petit Jour, et le trouva avec un petit fleuret à la main, dont il faisait des armes avec un gros Singe. il navait pourtant que trois ans. Il le porta à sa femme qui le cacha avec la petite Aurore, et donna à la place du petit Jour un petit chevreau fort tendre, que lOgresse trouva admirablement bon.



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